Extrait du journal

Mais cette pitié ne s'émeut que devant le spectacle même de l'infortune ou sur une sollicitation -aplitiyée d'impressionnantes peintures. Quand la misère drapée de. dignité nous frôle dans la rue, dans le monde et même dans les familles, nous ne la voyons pas. Tel qui trouve des ressources pour secourir des sauvages 'lointains ou , soutenir quelque hôpital pour chiens gaI leux, rencontre chaque jour, sans les remarquer s'ils ne tendent pas la main, des , hommes, des femmes, des enfants épuisés par le dénuement. Le nombre de ces malheureux, trop fiers pour se plaindre, est-au• jourd'hui considérable parmi les officiers retraités. Après avoir été les artisans de la victoire, ils n'arrivent pas toujours avec leur pension à empêcher leurs familles de mourir de faim. Un chef de bataillon, par * exemple, reçoit une retraite d'environ 6.000 francs. Des jeunes gens débutant dans -a : vie, des ouvriers gagnent davantage. S'il , s'agit d'un chef de famille sans autre ressource, il sera dans une misère d'autant plus noire que lui cjt les siens rogneront sur le nécesseire. pour sauvegarder, dans la mesure du possible, les apparences d'une;...