Extrait du journal

titre d'échantillons, par des militaires de profession. J'ai vu aussi des stands où les futurs soldats orangistes, avec de vrais fusils, cette fois, faisaient, et non sans adresse, des tirs à la cible. Les chefs du mouvement prétendent qu'ils disposent d'autant de fusils à répétition qu'ils peuvent en désirer, et que s'ils n'en mettent actuellement en service qu'un petit nombre, c'est que tel est leur dessein. D'anciens officiers de l'armée britannique, et peut-être même (ceci est une simple supposition) des officiers en activité de service, en habits bourgeois, ,dirigent ces études. Ces messieurs, les militaires de profession, sont des hommes très convaincus ; ils se feraient tuer sans broncher. Un certain chapelain, homme versé, le croiriez-vous? en matière militaire, n'est point le dernier à enseigner à ses paroissiens l'art d'occire leurs semblables au nom de la fraternité chrétienne. Une bonne moitié au moins des volontaires, adeptes dociles de ces maîtres, m'ont paru des hommes déterminés. D'autres, pendant la bataille des fusils de bois, riaient aux éclats et- s'amusaient à faire partir des pétards pour s'accoutumer, paraît-il, au bruit du canon ; ils m'ont rendu rêveur....