Extrait du journal

on perd en France le sens de la grandeur française, c'est à l'étranger qu'il faut aller se le recomposer ». Ces lignes parues ici même, en 1926, à mon retour de la Chine et du Japon, elles ne me semblent point devenues si fausses que je n'ose les récrire, après sept ans, au seuil de nouveaux départs. L'expérience, cette fois, est sans doute plus périlleuse, car c'est sur des terres que nos fautes nous ont enlevées que je me propose à présent de porter mes pas. Mais, en dépit des regrets et des remords qui vont se lever de tous côtés pour m'accueillir, je sais qu'il n'est pas d'émotion plus douce et plus surprenante que d'entendre notre langue résonner avec les mêmes accents, la même pureté que chez nous, sous les varangues de Mahébourg comme au sein des sombres forêts de l'Acadie, au flanc des mornes de Saint-Doy au fond d'une vieille de-...