Extrait du journal

Cette déclaration n’était pas faite pour me surprendre, sachant que les néophytes sont doués de plus d’ardeur que de pénétration. Je n’avais rien lu de celuià ; peut-être découvrirai-je en lui quelque chose de plus que parmi tant d’autres de qui les élucubrations éditées prennent, faute d’acheteurs, l’inévitable chemin des débits de tabacs. Les promesses de gloire se sont tant de fois transmuées en simples cornets, qu’il m'était bien permis de craindre pareille métamorphose pour les pages imprimées de ce barde confiant. Toutefois, j’aime les poètes assez pour leur éviter le moindre chagrin surtout lorsque la pitié vibre sur leur lyre; et puisque j’avais affaire à un généreux, je ne pouvais que l’encourager et l’applaudir. Il daigna me laisser quelques fascicules de ses œuvres— autant de publications que de poèmes, soit quatre en tout — qu’il fait imprimer et vendre à son compte. Je recommande, en passant, cette façon de supprimer les intermédiaires,* pour m’occuper du contenu de ces petits cahiers que l’auteur place...