Extrait du journal

Le grossier mensonge qui présentait la visite des souverains britanniques comme une action politique éminemment propre a renforcer la paix a-t-il à ce point séduit le bon peuple de France ? Je n’en saurais jurer. J’imagine volontiers qu’il devait y avoir dans cette masse d'hommes qui se pressaient sur le parcours de la cavalcade royale un certain quant-à-soi plus ou moins vaguement inquiet devant tant d’ostensibles manifestations de puissance. Il fallait montrer à l’allié britannique que la France n’était pas un Etat sans force et sans prestige, qu’elle était encore un partenaire désirable et point du tout à la veille de la faillite. De là le faste de la réception et cet étalage vraiment inouï de toutes les ressources du Mobilier et du Garde-Manger national. On pense à la célèbre entrevue du camp du Drap d’Or où. dans des circonstances qui n’étaient pas sans analogie. François Ier essaya pareillement de séduire le roi d’Angleterre....