Extrait du journal

RI CHAR £» ( OliilE A . Les sympathies qu’a trouvées en France Richard Cobden s’expliquent et sc légitiment par la grande de l’œuvre qu’a entrepris» et accomplie l’illustre citoyen de la GrandeBretagne. Sous des formes douces et modestes, Richard Cobden cache une volonté de fer et une constance à toute épreuve; ce qu’il a fait le démontre surabondamment, et les discours qu’il a prononcés depuis qu’il a mis le pied sur le sol français, prouvent qu’il y a en lui un tact exquis et une rare supériorité de bon sens. Des hommes d’un semblable caractère et d’un tel talent réveillent partout des sentiments sympathiques, mais ces sentiments devaient surtout être excités en France par la présence de l’illustre chef de la Ligue , car les tendances de la France sont humanitaires et démocratiques ( ces deux mots étant pris dans leur vraie et raisonnable acceptation), et en combattant contre les lois tics céréales , Cohden travaillait au profil de l’humanité et contre l’aristocratie. Eu France, nous avons horreur de l’oppression, et, par nature, nous sommes toujours prêts à prendre parti pour l’opprimé et à lui tendre une main secourable. Or, personne ne l’ignorait en France , la loi des céréales faisait peser sur le peuple anglais, au profil de l’aristocratie, la plus odieuse des tyrannies, et dans la crainte de compromettre leurs immenses revenus, les grands propriétaires de l’Angleterre affamaient le peuple anglais. C'est contre celle tyrannie que Richard Cohden a voulu lutter, lutte folle et impossible, disait-on, et c’est de celte tyrannie que Richard Cobden a triomphé. Aujourd’hui, l’ouvrier mange à Londres le pain a bon marché, et sans le succès delà Ligue, l’ouvrier serait à cette heure odieusement rançonné sur le prix de celle nourriture de première nécessité....