Extrait du journal

Monsieur, L'effroi règne dans la cour de M. Cavaignac. Le succès prodigieux de la candidature du prince Louis-Napoléon effraie la dynastie du National au point de lui faire tenir un langage de Montagnard. Elle nous menace d’une émeute, et nous montre en perspective la guerre civile, si, nous ne courbons pas très-humblement le front devant 1 idole de M. Marrasl. Ai-je besoin de vous dire que nous accueillons avec le plus profond mépris la colère de nos habiles , et que nous sommes résolus, très-résolus à leur livrer une bataille terrible, s’ils descendent dans la rue, s’ils essaient de renouveler encore les scènes du 24 juin ? Non , car vous comprenez, que notre situation n’est plus tolérable, et qu’il faut à tout prix que nous rentrions dans notre état normal, qui est l’ordre. C’est alun d’atteindre ce but que je vous écrivais naguère que le parti modéré se ralliait complètement au nom de Louis Napoléon, parce que ce nom est un symbole: il signifie gloire, pouvoir et liberté. Aussi, si vous étiez comme moi témoin de l’enthousiasme avec lequel est partout accueillie la candidature du neveu du grand homme, ne seriez-vous pas surpris de voir les hommes du National passer de la terreur à une irritation fébrile , et proférer des paroles qui, si elles étaient entendues par la France, la révolteraient?...