Extrait du journal

« Rome, le 10 octobre. » Je crains bien que le hotu proprio et le décret d'amnistie n’aient produit a Rome un effet contraire à celui qu’on devait en attendre, et qu’ils n’aient pas calmé le mécontentement public. Ce qu il y a de fâcheux, c’est que cela lient peut-être plus a la forme qu'au fond même de ces deux actes. J'aurai occasion de vous reparler de ce qui concerne les institutions. En France, on juge tout au point de vue français, et je crois qu’on désire et qu’on demande pour tel ou tel autre peuple souvent plus que ce peuple lui-même ne désire et ne demande pour lui. Le fait est que les réformes promises dans le hotu proprio , si elles doivent être réalisées sincèrement, sont à la fois et tout ce que peut donner le pape et tout ce que peut supporter son peuple. Si la papauté n’e. pas de force à ètre’plus libérale, on peut dire aussi que les Romains ne sont pis de force à être plus libres. Nous qui faisons tant de constitutions, nous sommes portés à nous exagérer l’importance des lois écrites, et nous oublions toujours le précepte : Quid legs signe morsbus? Or, ce qui manque ici, ce sont surtout les mœurs politiques; les plus belles et les plus larges insliluliôns du monde n’y 1er dent rien : le tout dépendra des hommes qui auront à les mettre en œuvre....