Extrait du journal

( Quatrième article. ) La révolution de Juitic^t, ce noble et grandnd écho de celle de 89, restitue à la Charte son véritable' tftracière, aux institutions constitutionnelles leur primitive virginité; elle avait brisé un sceptre et une couronne, non par haine pour la royauté, car le lendemain la royauté prenait possession de ses antiques prérogatives; mais elle avait la conviction que l’ancienne monarchie n’était plus possible, et qu’il fallait qu’une dynastie nouvelle lût placée à la tète d'un ordre de choses nouveau. Louis-Philippe fut élevé sur le pavois, parce que ce prince était le seul contre lequel ne pouvait s’élever aucune des haines du passé ni des craintes de l’avenir ; les faits postérieurs sont venus éloquemment démontrer combien la bourgeoisie avait été sagement inspirée lorsqu’elle avait placé la couronne sur la tête de notre Roi. En effet, à peine la révolution de Juillet est-elle accomplie, que le radicalisme ouvre celte triste série d’émeutes qui menaçaient tout à la fois notre tranquillité publique et notre jeune royauté. Celle-ci, tour à tour frappée par la balle et par la plume républicaine, attaquée dans la rue, dans le journal, résiste à toutes les luttes, triomphe de toutes les difficultés, fait taire toutes les calomnies, parce qu’elle ne demande sa force résistante qu’à la constitution et à la loi. Ferme, modérée, comme la classe sur laquelle elle s’appuie, elle dissipe les craintes et les préjugés d’un faux libéralisme par son attachement sincère et son profond respect pour nos institutions constitutionnelles. A l’extérieur, l’insurrection polonaise, celle de la Belgique et de l’Italie viennent compliquer les premières difficultés d’une politique naissante. L’opposition , spéculant sur ces embarras, jette le cri de guerre toujours de nature à remuer le cœur de la France ; on évoque les grands souvenirs de l'empire; on veut déchirer les traités de 1815, secourir celle malheureuse Pologne, jadis notre sœur sur les champs de bataille. Cette France si généreuse , si chevaleresque, va s’exposer aux périls d’une guerre européenne ; l’opposition fait briller à ses yeux la perspective d’une autre journée d’Austerlitz; mais elle lui cache la sombre perspective d’un attire Waterloo. C’est au milieu de ces tiraillements que surgit une de ces grandes pensées faites [tour immortaliser un règne; cette pensée, c’est celle de la paix. Désormais, le canon va faire place à l’idée, et l’Europe du t.* siècle va se convertir à un nouvel Evangile international appelé à,transformer une idée chrétienne en une loi politique....