Extrait du journal
Si j'ai raconté cette scène de jeunesse, ce n'est pas seulement pour le seul plaisir de rappeler un souvenir qui me touche, c'est surtout parce qu'elle représente au vif le Berlioz ressemblant, que je voudrais peindre; c'est qu'en écrivant ces lignes, il me semble voir encore cette créature, pathétique, excessive, ingénue, violente, insensée, sensible, mais avant tout, sincère. On a dit qu'il posait. Mais poser, c'est cacher ce qui est et montrer ce qui n'est pas, c'est feindre, c'est calculer, c'est être maître de soi ! Et où aurait-il trouvé la force de jouer un tel rôle, cet être qui vivait à la merci de ses nerfs, qui était l'esclave de toutes ses impressions, qui passait subitement d'un sentiment à un autre, qui pâlissait, tressaillait, pleurait malgré lui, et ne pouvait pas plus commander à ses paroles qu'aux muscles de sa face? Lui reprocher d'être poseur ! autant l'accuser, comme on l'a fait, d'être envieux ! Il était fort admirateur de ses oeuvres, j'en conviens, mais il était aussi très enthousiaste des oeuvres des autres. Qu'on- relise ses admirables articles sur Beethoven, sur Wetor, sur Mozart, et, pour ne pas laisser à l'envie le droit de...
À propos
Tandis que les arts graphiques jouissent en 1833 d’une grande popularité parmi les périodiques, le compositeur Castil-Blaze s’étonne de ne pas retrouver un tel enthousiasme en faveur de la musique. L’ancien chroniqueur du Journal des Débats lance alors Le Ménestrel. Quelques années après le lancement, il élargit son contenu et propose en sus des chroniques à propos du théâtre. La publication s’éteint un siècle plus tard, en 1940.
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