Extrait du journal

Abencerages, comme on le dit ou l'imprime habituellement). Cette nouvelle romantique et romanesque, où les uns.virent le chefd'oeuvre sentimental du vieux maître et les autres un morceau sénile (car la critique n'a pas attendu Parsifal pour se partager sur les* productions des vieillards), cette nouvelle, qui daté comme une lithographie de la Restauration, parut pour la première fois, avec les Natchez, dans l'Édition des oeuvres complètes de Chateaubriand, publiée par Ladvocat, en 28 volumes, de 1826 à 1829 ; mais l'auteur a grand soin de nous avertir encore que ces Aventures sont écrites « depuis à peu près une vingtaine d'années » ; le portrait qu'il a tracé des Espagnols explique assez pourquoi cette nouvelle n'a pu être imprimée sous le gouvernement impérial, à l'heure où les ruines de Saragosse « fumaient encore »... Et l'auteur a-t-il besoin d'ajouter que le lecteur « s'apercevra facilement "que-cette'iTOTiTeHe est l'ouvrage d'un homme qui a- senti les chagrins de l'exil et dont le coeur est tout à sa patrie » ? Là jolie complainte aurait suffi comme « avertissement »... Elle remonterait donc à la période comprise entre 1807 et 1809, comme la nouvelle elle-même où Mené revenu d'Orient et de toutes les illusions de sa vie s'exprime une fois de plus sous un costume mauresque ; en réalité, la romance et ses deux voisines sont antérieures au poème en prose qu'elles illustrent de leurs rimes naïves et furent connues longtemps avant lui des salons où l'on chantait, les yeux au ciel. C'est encore l'auteur des Aventures du dernier Abencerage qui n'oublie pas de nous en prévenir....