Extrait du journal

Avant tout, qu'on noua permette une légère esquisse biographiques sur Fanny Cerrito, cette nouvelle étoile de la chorégraphie moderne qui a su prendre ses lettres de grande naturalisation dans le firmament artistique, sans le secours ni l'approbation du monde parisien. Dès 1837, encore toute jeune fille, Fanny Cerrito promettait déjà un brillant avenir, et eut pour marraine, à Vienne, Thérèse Els'ler qui s'y trouvait en représentations avec sa soeur. Elles lui confièrent un pas dans un ballet de leur création, et la petite Fanny, ainsi nommée au théâtre impérial Karnather, obtint un charmant succès près de ses deux illustres protectrices. Dès ce premier début, on remarqua une grâce délicieuse et surtout une grande précision artistique dans les poses et les mouvemens, mérite excessivement rare, même chez des danseuses d'un véritable talent. C'est ce qui fit dire à Thérèse Eisler.quittant sa petite protégée : « Un jour je vous reverrai sans doute, mais vous n'aurez plus besoin de moi. » En effet, Fanny Cerrito ne tarda pas à quitter Vienne pour se rendre à Milan d'où dateut ses premiers grauds succès. Elle y joua plusieurs ballets, entre autres celui de la Laitière suisse, dont elle interpréta délicieusement la scène de la statue. Dès ce moment, elle fit de tels progrès comme mime, qu'on peut dire aujourd'hui qu'elle a le laugage des yeux et du geste dramatique. Lorsque...