Extrait du journal

Une de ces Anglaises qu’on voit errer sous notre ciel, d’humeur un peu sauvage, étonnées, facilement froissées et mécontentes, délirantes, les nerfs à vit, éperdues de sentimentalité sans emploi, incapables de tenir en place, et qui vont d’hôtel en hôtel, d’appartement meublé en appartement meublé, fumant, buvant, avides de s’étourdir, une de ces Anglaises qui ont beaucoup navigué, pris beaucoup de trains et de bateaux, à qui manque la solidité de ce que nous appelons grossièrement le plancher des vaches, à qui manque surtout cette éducation de femme d'intérieur que toutes les mères françaises donnent d’instinct à leurs Allés, une de ces Anglaises qui méprisent nos vertus casanières et bourgeoises, notre sens de l’économie et de la fixité et ne remplacent cela que par beaucoup de caprice, de puérilité. de snobisme, d’engouements éphémères et absurdes, de rêves impossibles qu’elles prennent pour de l’idéalisme et de l’amour de la poésie......