Extrait du journal

VI Jadis, dans tous mes vers, en des couplets chantants, Je célébrais le doux plaisir d’amour et sa folie ; Je te disais mon rêve, à toi la plus jolie, Mon rêve éclos ainsi qu’une fleur de printemps. Je clamais ma chanson, jadis, — voici longtemps !■— La chanson généreuse et folle, qu’on oublie Dès que vous vient au cœur l'âpre mélancolie Des serments échangés lorsqu’on avait vingt ans. Vingt ans, heure de joie où tout vous rit au monde, Où Ton s’endort bercé par l’enfant douce et blonde Qu’un soir tiède et fleuri votre rêve trouva. Vingt ans ! heure d’amour, n’es-tu donc qu’un mensonge, Puisque tout est fini, puisque quand on y songe L’inexorable Temps vous pousse et vous dit : « Va . »...