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Le Mistral, 18 décembre 1901

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Le Mistral
18 décembre 1901


Extrait du journal

Les Reines de vos cours d’amour, Vos reines, viennent à leur tour Et par ma voix vous rendre hommages, O Febbres, qui, si souvent, En notre honneur alliez rêvant Dans les chimères, dans le vent, Dans les parfums, dans les nuages. Gais pèlerins venus vers Sceaux, Cette Mecque des Provençaux, Après Maillane la-Doree. Vous nous avez fait tant et tant Votre salut mahométan, Que notre beau rêve chantant Chante pour vous, cette soirée. Car, vous souffrirez bien un peu Que nous venions broyer du bleu Et du rose dans cette bail", Pour que vous songiez un moment, Aux frissons clairs du firmament, Où s’endort paresseusement La bonne terre provençale. Le bleu, nous l'a/onsemprunté Au ciel harmonieux d’été. Qui sociétaux moissons profondes ; Et le rose, nous l avons pris. Près des champs de lavande gris, Sur les rosiers roses fleuris Où sommeillent les roses blondes. Donc, ce soir, flânant par ici, Sous le prétexte d’un merci, Vos reines vers vous sont venues Egrener des rythmes berceurs, S amoureux comme des douceurs, Ou a.s souvenirs possesseurs Ei plissent les strophes menues. Nous nous figurons vivre encore Dans un calme et joyeux décor, Ver » s lointains les clairs rivages, Où, pèlerins de tous les ans, Nous suivons les chemins plaisants, A la clarté des verts luisants, Au parfum des menthes sauvages, Au carillon des vieux clochers, Parmi les villages perches Au sommet des Alpilles frêles. Où le long des torrents grondeurs, Qjand les rêves s’en vont, rôdeurs, Sous les grands arbres pleins d’odeurs Elargis comme des ombrelles. Ici, c’est la même clarté Que là-bas, aux beaux jours d’été ; C’est la même joie épandue ; Des arômes de romarin S’éparpillent dans l’air serein ; C’est aussi le même refrain Des cigales dans retendue. Car voici, pour que soient fleuris Les ciels sans astres de Paris Aux grisailles amoncelées, Voici des étoiles dormant Sur l’épée et sur le dolmen, Comme leurs sœurs au firmament Des nuits de Provence étoilées. Si Monsieur Rostand était là, Ainsi qu’à ce fameux gala Dont le souvenir toujours vibre, Monsieur Rostand dirait : « Oh ! oh! < Oh 1 ch I ce sont deux meneaux ! » Mais, tant pis pour les amoraux, Monsieur Rostand n’est pas fibre. C’est moins académiquement. Plus fermement, plus simplement, Que viennent s exprimer vos icônes : Du moins, ne trouvez point banal Leur salut méridional, Large comme un coup de mistral Parles immensités sereines I...

À propos

Le Mistral est un hebdomadaire ayant paru à partir de 1891. Édité à Avignon, son contenu se veut humoristique et porte essentiellement sur l’actualité culturelle et mondaine. Il cesse de paraître une première fois en février 1931, avant de renaître brièvement en mai 1935 avec une « nouvelle formule » au contenu plus politique, puis s’éteint définitivement en octobre de la même année.

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