Extrait du journal
et dans la manière de les appliquer. Toute sa vie politique u’est qu'une perpétuelle contradiction : tantôt, invoquant la légitimité, qu'il appelle dans h préface d’un de ses ouvrages cette sainte matrone des nations ; tantôt, essayant de mettre eu crédit sou système de la souveraineté de la raison; d’autres fois enfin, acceptant ou subissant sans trop de mauvaise grâce le dogme de la souveraineté du peuple. Il a servi la première restauration dans scs jours d’espérances; il a servi la seconde restaura lion (Uns ses jours les plus désastreux ; il a servi le peuple vainqueur aux barricades, et le gouvernement de l’hôtel-de-ville; ; il sert le gouvernement de Louis-Philippe. Comme tous les sectateurs de l’école de Necker et de Mme de Staël, il a affiché une haine violente contre Napoléon, dans lequel il détestait surtout la domination militaire, sans tenir compte des temps, des motifs, de mille circonstances, qu’il eût été juste d’apprécier; et puis, en pleine paix, au milieu du calme des esprits et d’une civilisation toujours en progrès, il a voulu rétablir le régime du sabre et étendre la juridiction des conseils de guerre. Enfin, cet homme que l’on présente comme voué au cuite des idées et des théories, ne reconnaît que la puissance des faits. Et encore faut-il s’entendre à cet égard ; car, quel homme a jamais prétendu gouverner, en s'isolant des grands faits sociaux, qui sont les éléments nécessaires de la situation qu’il est appelé à diriger ? Ce sont les petits faits que consulte M. Guizot, les petits détails qu’il interroge. C’est l’homme des accidents quotidiens. Sa politique est une politique d’empirique. Il a un remède pour chaque mal il a une recette pour chaque situation. Un jour ce remède sera une loi sur les cours prévôtales ; un autre jour, cette recette, sera la lot de disjonction. il est évident que son esprit ou son caractère, et peut-être tous les deux, manquent d’ampleur, d’ensemble, de grandeur; il a plus de force que d’étendue ; il a moins de suite que d’opiniâtreté, mais c’est une opiniâtreté mobile, changeante et versatile....
À propos
Le Monde est un quotidien dirigé par l’ancien ecclésiastique Félicité de la Mennais ayant paru entre octobre 1836 et novembre 1837. Son contenu est principalement porté sur l’actualité internationale. Il n’a aucune parenté avec la publication homonyme fondé en 1944.
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