Extrait du journal

Qu’on suive la marche d’Abd-el-Kadcr depuis le moment où on le disait pour jamais abattu, et l’on verra de quelles espérances trompeuses on s’était bercé. Chassé de Mascara, il contemple du liant des cimes de l’Atlas la destruction des fortifications de nos inutiles capitales, et médite un pendant au massacre de la Macta. Deux mois se sont à peine écoulés qu’on le rencontre, toujours insolent et superbe, sous ks murs de Tlemsen. Nous voulons établir des communications sûres entre notre nouvelle conquête et le littoral; dès que nos troupes ont assis leur camp, l'implacable Musulman les assiège et leur fait craindre un instant une complète destruction. Peu de temps après, il oppose à nos bataillons les lignes aguerries de ses partisans , et laisse au général Bugeaud, comme un ironique trophée, ton cheval de bataille. Aujourd’hui il a changé de terrain, et c’est à quelques lieues d’Alger qu’il vient planter sa tente! On se demande comment, en présence de pareils faits, on peut réclamer le maintien pur et simple du système qui a porté de si funestes fruits....