Extrait du journal

de Beaucorps. L’Exposition de M. Bingham est à elle seule un musée. Elle se compose tout entière de reproductions, et se divise en trois collections distinctes : les tableaux modernes, les tableaux anciens et les dessins. Ce qu’il y a de plus frappant dans cette admirable collection, pour quiconque connaît les difficultés du genre adopté par M. Bingham, c’est (pie, quelque soit le peintre dont il reproduise l’œuvre, la copie est toujours aussi parfaite. Les oppositions de tons, lus partis pris qui distinguent les toiles des coloristes, sont rendus avec autant de vérité, (pic la tranquille uniformité d’une grisaille ou d’un lavis. Pour l’habile photographe, il semble que toutes les couleurs aient la même action photogénique. Par quel procédé M. Bingham parvient-il à équilibrer les différences d’activisme qui se présentent? Nous l’ignorons ; mais il est évident que dans ses reproductions, les valeurs relatives sont rigoureusement conservées, Le Rembrandt faisant mordre une eau forte d'après Gérôme, est un véritable chef-d’œuvre, à ce point de vue surtout. Le tableau original est lui-même d’un effet saisissant ; il appartient par la couleur à la famille des Rembrandt, et parla finesse du travail à celle des Gérard-Dow. Le grand maître, vêtu d’un large vêlement noir, est assis auprès d’une table, et regarde attentivement la planche spis se creuse. La lumière, entrant par une haute fenêtre garnie d’un large écran de papier blanc, éclairé son visage, et se répand en lueur vive autour de lui : irais la plus grande partie de la vaste chambre ou il travaille, reste dans une mystérieuse pénombre. L’effet puissant de celte peinture est admirablement reproduit dans la copie que. Bingham en a faite, et nous signalons tout particulièrement cette épreuve; à l’attention de ceux spis prétendent que la photographie ne peut donner que des fu< sinople froids cl incomplets....