Extrait du journal

Oui. il est temps de céder la place à de plus dignes, car la voix du peuple se fera entendre quand nous proclamerons le résultat du scrutin. Car nous ne voulons point une République monarchienne, comme vous nous la faite depuis tantôt cinq mois, mais nous voulons une République grande et forte comme sa sœur aînée ; nous voulons qu’elle se fasse aimer au-dedans, et qu’elle soit respectée au dehors ; nous voulons l’alliance des peuples, et non pas la restauration des Rois! car ce n’est pas pour en mettre d’autres sur le trône, que nous avons chassé celui qui nous a gouverné le dernier. Le Ministère et le Président de la République sont responsables, et le jour où une majorité vous mettait en accusation, serait plus terrible pour vous que ne l’a été pour Guizot, Duchàtel et consorts, celui où ils ont fui devant la colère du peuple. — Vous les avez amnistiés cependant, et ils étaient responsables comme vous de fautes qu’ils commettaient; une majorité compacte se déclarait satisfaite de leurs actes, comme aujourd'hui la majorité qui vous entoure : et cependant, l’heure venue . de son souffle puissant, le peuple a chassé tous ces aveugles qui n’avaient des yeux que pour n’y pas voir et des oreilles pour ne pas entendre....