Extrait du journal

La garde nationale de Bordeaux distrait un moment des conversations animées en arrivant, musique en tète, jouant un air de la Itetie Hélène, ce qui est assez mal choisi pour la circonstance. Ce nies pas un air pâlichon, mais bien une marche funèbre qu'il faudrait faire entendre, car il est à peu près certain que l’Assemblée va avoir, non pas à discuter, mais à sanctionner un traité de i paix dont les conditions seront fatalej mont désastreuses. j La garde nationale de Bordeaux , il ! faut le dire, pour son excuse, n’a pas ' songé à mal en jouant cet air-là plutôt 1 qu’un autre ; elle n’a songé qu’à jouer I quelque chose, à se présenter musique t on tète et drapeaux déployés afin d’pâlir\ mer le droit quelle elle a de ‘circuler libre! ment dans sa propre ville au milieu des I troupes dont rassemblée a cru devoir i s'entourer. La foule a d'ailleurs minijj lesté le sentiment que lui inspire le j choix de cei air en criant : « A bas la ; musique' »—cri auquel les musiciens...