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Le Nouvelliste de Bellac, 1 mai 1881

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Le Nouvelliste de Bellac
1 mai 1881


Extrait du journal

siles pour leurs crayons, et ils n’ont que la peine de choisir entre les massifs de la forêt, les bords du torrent, les déchirures du ravin ; quant aux étudiants, ils font leur tour d’Alle magne, la lourde pipe de porcelaine blanche à la bouche, le sac au dos, et tout prêts à tendre fièrement la main au riche marchand qui passe. Les belles voyageuses que* l’été disperse aux quatre vents de l’Europe ■ attendent pas l’automne pour disparaître. Dî* les premières brumes du mois de septembre, Forbach n’est plus qu’à ses habitants. Plus «le rires le long des rues et de courses folles le long des sen tiers. L’heure est revenue où l’on n’entend plus dans le village que le bruit cadencé des lléaux battant les gerbes de blé, les cris aigres des chariots cahotés sur le pavé rabo teux, le retentissement sonore du marteau que le charron fait retomber sur l’enclume. Bientôt les premières neiges couvrent d’un linceul brillant les sapins qui couronnent les montagnes voisines ; d’épaisses rangées de souches et de bûches s’allongent auprès de chaque maison, les granges se remplissent de foin ; les poêles, remis à neuf, grondent joyeusement et si quelque révolution passe à travers le monde, Forbach n’en sait rien. Autour de la Murg qui fend le rocher de granit rouge pour se frayer un passage jus qu’à la plaine, fécondée par le Bliin, s’élève un massif de montagnes dont les pentes, les iavins, les sommets sont couverts de forêts séculaires où se mêlent, dans un sombre désordre, le sapin, le mélèze, le chêne, le bouleau ; l’immense océan de verdure, d’où sort un murmure éternel qui fait penser à la mer lointaine, est coupé çà et là «le prairies dont la nuance plus tendre égaye le rideau noir où flottent incessamment de légers llo— cous de vapeur. Combien de gorges encore inexplorées! combien de plateaux où le veut gémit dans la bruyère! combien de vallons silencieux où l’œil a peine à découvrir dans l’herbe humide le sentier tracé par le pas du bûcheron ! Si l’on pénètre dans ces solitudes toute vie semble disparaître ; l’homme s’ef...

À propos

Fondé en 1831, Le Nouvelliste de Bellac était un journal de la Haute-Vienne. Il disparaîtra plus de cent ans plus tard, en 1942.

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