Extrait du journal
soixante couverts environ ; le bal donné à l’hôtel de ville a été très brillant. A minuit, M. Félix Faure est rentré à la préfecture, où il a passé la nuit. Le président de la République a quilté Rouen mercredi malin, à sept heures et demie. Les honneurs militaires lui ont été rendus. Touché de l’accueil qu’il a reçu à Rouen, le président de la République, avant de monter en wagon, a remercié chaleureusement le maire. Il lui a promis de revenir à Rouen l’année prochaine et d’inaugurer l’Exposition. Au moment où le Président quittait Rouen, on a appris que M. Le GaII, di recteur de son cabinet, avait été chargé par lui de remettre 1.200 francs pour le Bureau de bienfaisance, 400 francs pour les vieillards de l’hospice et 200 francs pour la Crtche. Le Havre, 17 avril. Il est six heures lorsque le président de la République entre dans la gare du Havre. La musique du 119e de ligne joue la Marseillaise, et du fort de Tourneville partent les cent un coups de canon ré glementaires. M. Brindeau, maire du Havre, pré sente les conseillers municipaux et les membres de la Chambre de commerce à M. Félix Faure et « ne lui souhaite pas la bienvenue, dit-il, car le président est chez lui ». Au moment où le président sort de la gare, une immense acclamation part des rangs de la foule. La ville est splendidement pavoisée. En arrivant à l’hùlel de ville, le pré sident est salué par le commandant et les officiers du Jean-llarl et par les officiers de la réserve et de l’armée territoriale, qui font la haie. Le président de la République est in troduit dans la salle des fêtes. Le conseil municipal fait alors son entrée, et le maire, M. Brindeau, pro nonce une allocution, en remettant au président un écrin à son chiffre contenant la médaille municipale en or. Le président a répondu : Monsieur le Maire, Mes chers amis, Vous avez bien traduit ma pensée quand vous avez exposé les raisons qui m’ont déter miné à réserver ma première visite au Havre pour l’hôtel de ville. Oui, je me souviens de toutes les étapes que j’ai franchies à côté de vous ! Oui, je me souviens des Guillemard, de Gustave Biindeau, des Marion et de tant d’au tres qui ont lutté pour la République ! Nous ne les oublierons pas, et, dans ce palais muni cipal où vous rappeliez mes débuts, je sais que je ne compte que des amis. Vous représentez la grande famille havraisc ; je suis moi-même membre de cette famille, et personne ne s’étonnera que ce soit au coeur île la ville, au milieu des élus municipaux et de la Chambre de commerce que je vienne vous serrer la main. Merci ! L’heure est plutôt aux larmes qu’aux grands discours... M. Félix Faure s’interrompt une se conde sous le coup d’une profonde émo tion, puis il continue : Je suis profondément ému et ne puis expri mer le sentiment que j’éprouve en ce moment. J’étais sur qu’en arrivant au Havre, je ren contrerais cette affection dont j’ai plus besoin que jamais. Vous êtes mes garants devant la France, devant le monde. Je suis convaincu que vous me soutiendrez dans la tâche qui m’est imposée, et que j’accomplirai jusqu’au bout. Ce discours est interrompu par des acclamations et des cris de : « Vive Félix Faure ! Vive la République ! » A sept heures, le président quitte l’hôtel de ville. Les réceptions ont commencé jeudi. L’après-midi a été consacrée à la visite de divers établissements....
À propos
Fondé en 1831, Le Nouvelliste de Bellac était un journal de la Haute-Vienne. Il disparaîtra plus de cent ans plus tard, en 1942.
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