Extrait du journal

Nous approchons de la Sainl-Sylvestre. A notre éqoque où l’on vit trop vite, et où la veille empiète des trois-quarts sur le len demain, on peut presque dire que nous tou chons au premier de l’an. Ce moment a toujours été, paraîtrait-il, une occasion de dépenses, car le vieux proverbe affirme, dans son style, qui n’est pas d'hier : « Tout le monde à la Saint-Sylvestre » « Jette ses économies par la fenestre. » Des économies, hélas! voilà déjà plusieurs années qu’on n’en fait plus. Cependant, il faut céder à la coutume. Les chers bébés, qui heureusement n’entendent rien aux af faires, se préoccupent déjà des cadeaux qui leur seront faits, et tout en rêvant à ce que leur apportera l’ange de Noël, ils supputent ce que les parents leur donneront pour étrennes. S’il n’v avait que ces chérubins pour lever l'impôt sur nous, qui donc pen serait à se plaindre? Mais dans quelques jours nous allons voir apparaître tontes les sangsues que l’usage autorise et que notre amour-propre encourage. Je sais bien que rien ne nous force à nous gêner comme nous nous gênons tous pour donner de l’argent à un tas de gens qui nous ont plus ou moins bien servi pendant douze mois et qui, assurément, nous serviront encore plus mal si notre offrande forcée ne leur paraît pas suffisante ; mais qui oserait refuser la réquisition de l’ennemi janvier !......