Extrait du journal

Grâce à Dieu, nous n’en sommes pas là. Il | faut que, dans quelques semaines, la loi pré- \ sentée par le ministre de la guerre soit votée et promulguée. Noire dignité, comme notre sécurité, nous en font un devoir impérieux. Quand le Gouvernement sera mieux armé contre les espions et les traîtres, qu’il n’Iiésite pas à se servir de ses armes nouvelles. Combien de fois, depuis le vote de la loi de 188(5, avons-nous été douloureusement surpris de l’inconcevable mansuétude dont on faisait preuve vis-à-vis de l’étranger. 11 serait facile de rappeler bien des exemples d’agents de la Triple-Alliance surpris en flagrant délit, que l’on n’a pas voulu arrêter ou que l’on n’a pas osé poursuivre. Enhardis par celte tolérance, nos ennemis ont organisé dans notre pays un vaste réseau d’espionnage qui constituerait pour notre défense nationale un véritable péril. Il convient, il est vrai, de ne rien exagérer ; seuls les peuples en décadence s’affolent à la pensée de l’espionnage et de la trahison. Une nation forte, puissante, appuyée sur une armée laborieuse et disciplinée, peut envisager avec confiance toutes les éventualités de l’avenir. La France n’est pas à la merci de la trahison. Cependant il serait téméraire de ne pas voir le danger et de ne pas y porter remède. Quand la nouvelle loi sur l’espionnage sera votée, que le ministre de la guerre redouble de vigilance et redouble aussi de fermeté, qu’il frappe sans pitié tous ces agents de l’étranger, qui jouis sent, au milieu de nous, d’une véritable impu nité. Il sera soutenu et encouragé dans cette tâche par la nation tout entière. Que l’on ne redoute pas de soulever des complications en faisant preuve d’énergie. On n’évite pas les difficultés en courbant la tête. C’est en inspirant confiance dans sa puissance et dans sa résolution que l’on consolide les alliances et que l’on garantit la paix. Albert Gauthier (de Clagnv)....