Extrait du journal
L’écrivain de « Marc Fane » avait la partie belle, car il est un des tares de la génération actuel^ qui travaillent, qui étudient, et finalement, écrivent pour dire quelque chose. Bien rares en effet sont ceux-là. Il faut avoir le courage de le dire : quatre vingt dix-neuf sur cent, des jeunes gens qui tiennent à passer pour poètes, pour romanciers ou pour quelque chose de semblable, sont en réalité des fainéants. Je les connais. Ils sont pour la plupart de mes amis, — à ce titre il m’est permis de leur dire la vérité. Voulez-vous savoir leur vie ? Ils discutaillent sur la valeur de leurs amis et sur la leur propre. Ils rêvent mais n’agissent pas. Parlez-leur des livres qui ont paru il y a un peu plus de dix ans, ils restent bouche bée, — et s’ils ont quelque franchise ils avouent les ignorer.Plus près encore: parlez-leur de ce qui se passe en dehors du petit cénacle qu’ils fréquentent, — peine perdue : ils ne savent pas. Ils ont du génie, c’est <-nlendu, et iis attendent patiemment que le talent vienne. Quand je dis I patiemment je me trompe, — car ils j enragent, et c'est dans un de ces ml- j mets de rage qu'ils écrivent des 1 Manifestes. Lisez ces Manifestes, ils | sont tous construits sur le même moule, qui est celui de M. Moréas publié dans le « Figaro» il y a quelbues années. Outrecuidance des outrecuidances, — et c’est tout. Les manifestants se souviennent qu’ils , furent bacheliers, quelquefois bau- I réais de concours généraux, et ils citent des vers latins. Les plus « primés », comme en foire,vont jusqu’au grec. quant au bon sens, quant à la 1 raison, quant à... — il n’y a rien. * Où est l'admirable page des Cinq semésolidarisant ? Où un acte d’aussi belle indépendance ? M. Réné GJiil prétend , que son confrère M. Moréas ne sait j rien de rien, et cela serait parfait si celui-ci ne venait aussitôt faire re- j marquer que c’est tout juste le con- j traire qu’on doit entendre. Un troisième survient, — et l’on sait que la fonction ordinaire du troisième larron n’est pas la moins agréable : il mange l’huître. En Poccurence on peut employer le pluriel. Les deux premiers manifestants disparus, d’au-, ires arrivent aussi ridicules, et d’ailpurs bientôt ridiculisés par tous. Et surtout une chose choque : il no s’agit pas de savoir si ce qui existe vaut ou ne vaut pas la peine qu’on j s’y arrête. Non. On doit aller de...
À propos
Le Parisien est un quotidien ayant paru entre 1888 et 1945, dirigé par Maurice Guillemot. Paraissant à midi, il s’intéresse en priorité aux actualités de la ville de Paris, quoiqu’on y trouve aussi des articles concernant la politique à un niveau national.
En savoir plus Données de classification - moréas
- rosny
- fernande
- pastré
- o'tard
- stevens
- shakespeare
- muller
- monnin
- canovas
- paris
- londres
- egypte
- montmartre
- chambre
- france
- blaisois
- fife
- angleterre
- rio
- suez
- la république
- chambre
- vanier
- e. m.
- parlement
- sénat
- ecole spéciale militaire
- banque de france
- crédit lyonnais