Extrait du journal

Au moment même où revenait l'anniversaire des journées de juillet, des « Trois glorieuses », l'édification d'un monument destiné à honorer « les hommes de 1830 » était décidée au Panthéon. Le statuaire aura là un beau sujet d'inspiration en évoquant ces combattants ardents, généreux, désintéressés, et qui eurent autant de modération dans la victoire qu’ils avaient eu de résolution et d’énergie dans l'action. Une admirable honnêteté fut le trait caractéristique de cette révolution. Des gens qui mouraient de faim se faisaient les gardiens d’objets précieux et de sommes considérables. Par un mot d’ordre accepté, on s'abstenait de vin et d’eau-de-vie, et sous un ciel de feu, par une écrasante chaleur, on se désaltérait, sur les barricades, ' avec du « coco ». Dans cette explosion de colère contre les absurdes « Ordonnances » par lesquelles le gouvernement de Charles X semblait s’être condamné lui-même, il n’y avait, en une fraternité d’armes improvisée entre toutes les classes, que vaillance et que patriotisme. Ce fut, au reste, si on peut s'exprimer ainsi, la dernière révolution « romanesque »....