Extrait du journal

Ce conflit, latent jusqu’ici, existe malheureusement. Depuis 181)0 le parti socialiste e>t devenu, en Allemagne, une puissance avec laquelle il faut compter: tous les opprimés, tous les exploités se tournent vers lui, en attendent leur salut ou, tout au moins, un soulagement à leurs souffrances. En même temps, les partis bourgeois se trouvent dans un état de décomposition plus ou moins avancée. Les classes moyennes, la petite bourgeoisie, cherchent ailleurs leur appui. L’antisémitisme et les ligues des paysans ne peuvent le leur offrir. Aussi les voit-on se tourner peu à peu vers le parti socialiste, à condition, cependant, que celui-ci renonce à être le parti du prolétariat, en cessant sa lutte contre tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, exploitent le travail d’autrui; qu’il ne soit plus, eu un mot, le parti de la Révolu!ion. Les paysans et la petite bourgeoisie voudraient prolonger leur existence, désormais condamnée, à l’abri et sous le drapeau du socialisme....