Extrait du journal

Quand nous étions las de construire des châteaux, de faire des rubans de feu avec des brindilles de sarments au bout desquelles pointait un charbon ardent, quand le bourdonnement des conversations s'apaisait, et que les rondes de vin blanc sucré commençaient, après avoir secoué la demi-douzaine de chats qui ronronnaient sur un grand tabouret, nous nous asseyions et nous deman dions, sur un ton suppliant, à Matalena, de nous conter une histoire «dutemps des Anglais » car le temps qui nous paraissait le plus éloigné, le plus fabuleux, était certainement celui de l’invasion et du passage de l’armée anglo-espagnole poursuivant l’armée française commandée par Soult, qui lui disputait pied à pied, coup de fusil à coup de fusil, le terrain qu’elle était obligée de lui céder chaque jour....