Extrait du journal

Décidément le résultat des élections législatives, surtout depuis le deuxième tour de scrutin, ont mis toutes les cervelles exploitantes et gouvernantes à l’envers. Nous entendons partout le cri de guerre retentir, surtout contre le monde socialiste. Leur colère, si elle n'est feinte, nous étonne d’autant plus que leur ministre, le plus bote et le plus violent contre la classe ouvrière que nous avons eu depuis le maclazonas, leur avait prédit l’arrivée de cinquante socialistes à la Chambre, et (pie toute la presse alors semblait admettre. Que signifie donc ce changement de Iront dès que ces prédictions se sont réalisées? Est-ce que ce ministre avait, en la faisant, l’intention de prévenir son administration et amis du danger q ui les me n araient t en les engageant à prendre toutes les mesures corruptrices pour éviter ce péril ? i oui, nous comprenons alors toutes ces levées de boucliers, goupillons et plumes de canards qui se dressent aujouid’hui devant nous, car ils ont piteusement échoué ; si non, nous ne le comprendrions pas. De deux choses l’une, ou le socialisme devait apparaître ou disparaître du pouvoir législatif; dans le premier cas, pourquoi montrer tant de colère et faire tant de menaces? Dans le second cas, c’est vous-mêmes, bourgeois, qui devriez jeter par dessus bord cet auvergnat aussi maladroit que mal appris, qui est seul cause de votre déception aujourd’hui....