Extrait du journal

A Madrid, à Naples, à Lisbonne, à Modène, à Parme, à Rome, partout où le souverain et l’oligarchie ont triomphé des efforts de la multitude, ce triomphe éphémère a été suivi d’assassinats juridiques et de vengeances particulières ; à Paris, à Bruxelles, à Varsovie, où la cause de la multitude l’a emporté sur la résistance des grands et des rois, la victoire a été noble et généreuse, aucun excès n’en a souillé la gloire. Et cependant quels affronts la multitude n’avait-elle pas à laver? Quels ressentiments, long temps comprimés, n’avait-elle pas à satisfaire? Le peuple s’est montré plus modéré, plus sage que les princes et les grands; il devait donc s'attendre, quand il s’est volontairement remis sous un nouveau joug, qu’on lui tiendrait compte de sa belle conduite, qu’on lui accorderait à l’avenir une part plus considérable dans l’administration de ses propres affaires, maintenant qu’il avait fait ses preuves, qu’il avait détruit tant et de si vieux préjugés qui, le représentant comme un fou furieux, le condamnaient à vivre toujours en tutelle....