Extrait du journal

La conclusion à laquelle j’ai abouti, hier, jette, on en conviendra, un jour éclatant sur l’affaire Dreyfus. Depuis un mois, j’ai lu, avec une philosophie attristée, l’enquête et les commentaires dont elle était entourée dans la presse, lundis qu’on discutait amèrement les contradictions des témoins, leurs nrc'endus erreurs et mensonges, je voyais nettement que chacun disait la vérité et s efforçait d'être logique. Je voyais aussi que partis d’un faux point de départ, l’existence d’une trahison, quels que fussent l'entrain, la vaillance, la sincérité et la générosité des efforts opposés, aucun des champions ne nous conduirait à la vérité. Cette erreur initiale explique que, depuis le général Roget jusqu'au colonel Picquart, personne n'ait versé les flots de lumière qu’on attendait deux. Ils ont tous, cependant, concouru indirectement a la manifestation de la vérité, et les réflexions que leur parole m’a inspirées non seulement éclairent, mais illuminent jusqu au moindre recoin de l'affaire....