Extrait du journal

11 se dit, évidemment, le bon colonel, que, si si ce procès en était a sa phase première, son rôle serait singulièrement simplifié, et que, devant l’inanité des charges, devant l’absence de tout témoignage décisif, il n’aurait plus que la douce mission d’absoudre. Par malheur, il n’en est pas ainsi : le procès en est à sa seconde phase ; et, par une étrange contradiction, il se trouve que l’acquittement moral prononcé par la Cour suprême, au lieu hêtre, en faveur du bénéficiaire, une présomption d’innocence, devient une présomption de culpabilité. Et puis, il y a dans l’affaire, telle quelle se représente aujourd’hui, tant et de si gros intérêts en jeu, dont le président du conseil, soldat avant tout, profondément imbu de l’esprit militaire, ne saurait, sans quo son cœur en saignât, faire table rase ! Ceci est un point de vue purement psychologique, mais je dois dire qu’il ne m’est pas tout à fait personnel, et que nombre de I bons esprits s’y placent pour expliquer comment l'imminence d’une solution, dont il doit cire un des facteurs essentiels, exaspère ainsi l’irritabilité nerveuse du colonel .Jouaust,...