Extrait du journal

Or, l’innocence de Dreyfus n’a jamais fait do doute pour M® Domange. Pour rassurer sa conscience, il n'a pas eu besoin du procès Zola, ni du procès Esterhazy, ni du procès Picquart, ni de l’enquête de la Cour de cassation. Sa conviction était faite dès avant le procès de 1894. L’issue tragique de ce procès ne l'a point affaiblie* Le faux Henry, l’aveu des pièces secrètes, tous les trafics louches mis en œuvre pour donner une sanction nouvelle à la chose jugée, n’ont fait que la fortifier davantage. Et c’est encore le Dreyfus d'il y a cinq ans qu'il couvre des plis de sa robe, avec quelque chose de plus attendri, de plus tendrement paternel, en raison des souffrances innommables qui, de ce soldai robuste, ont fait un pauvre être chétif et désemparé!...