Extrait du journal

T,vs hommes politiques se divisent en deux catégories. Les uns pleins de suffisance et de confiance en eux-inemes pensent que la seule altitude qui leur convienne est une intransigeance dédaigneuse, repoussant toutes les avances et n’en faisant aucune, pratiquant un despotisme des opinions qui pourrait se traduire par cette formule : « La vérité c’est nous ». Les autres ont une conception différente de leur rôle ; d’autant plus fermes sur les principes essentiels qui constituent la base de leur doctrine politique qu’ils y sont attachés depuis longtemps, et ne les ont adoptés qu'apresles les avoir longuement discutés et ni avoir mesuré toutes les conséquences, ils ne croient pas à leur infaillibilité ; ils accueillent la contradiction et, adversaires du tout ou rien, ils ne sont pas hostiles aux solutions transactionnelles. Ils ne considèrent pas, en un mot, que toute concession soit une abdication. Est-il téméraire d’affirmer que les seconds sont vraiment des hommes de gouvernement et que c’est d’eux que le pays doit attendre la paix intérieure dont il a si grand besoin ? Il y a, dans l’existence d’un régime, des moments de lutte violente où les distances qui séparent les partis sont si grandes que nul ne pourrait les franchir à peine de Irabison envers les siens ; la moindre hésilaliun, mime, est impardonnable. Pour choisir des exemples contemporains, quel républicain aurait osé se rapprocher des fanatiques qui, lors de l’axéculions des mesures imposées par la loi de séparation, commandaient la résistance ouverte à l’autorité et voulaient faire plier la nation française sous le joug romain ? Quel est celui qui tendrait une main amie aux sectaires que leur haine pour la race juive aveugle à ce point qu'ils continueront à voir un < oupabic dans un homme qu'une décision solennellement rendue par la plus haute émanation de la justice a proclamé innocent ? Où trouvera-t-on parmi nous quelqu’un qui ne flétrisse pas les antimilitaristes et leurs odieuses doctrines ?...