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Le Petit Caporal, 2 juillet 1892

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Le Petit Caporal
2 juillet 1892


Extrait du journal

peu près oisifs, n’ayant d’autre mérite que celui de coûter fort cher. C’est là une allégation qui doit être vigoureusement relevée, car elle est absurde. Tous les grands travaux d’uti lité publique sont l’œuvre des ingé nieurs, et la meilleure preuve du savoir et du mérite de ceux- ci c’est que, dans toutes les industries privées, c’est à eux que l’on a recours chaque fois qu’il s’agit d’entreprises importantes ou pré sentant des difficultés sérieuses. Ceci dit, je reconnais que l’entre tien des routes confiées aux ingénieurs coûte plus cher que celui dont sont chargés les agents-voyers. Pourquoi? C’est bien simple ; parce que les ingénieurs n’entretiennent pas les routes de la même façon que les agents du service vicinal. Alors que, dans tous les départements sans exception les routes sont dans un par fait état, dans mainte région les che mins vicinaux sont souvent dans un état déplorable. Je ne veux pas médire des agents voyers. Il se trouve parmi eux des gens fort méritants et très consciencieux, mais les plus capables, ceux qu’on peut con sidérer comme formant l’élite du corps sont précisément sortis des rangs des Ponts et Chaussées, où ils occupaient, non des postes d’ingénieurs, mais où ils remplissaient les fonctions beau coup plus modestes de conducteurs. Certes, ils dépensent moins, je ne le nie pas, mais les économies qu’ils réalisent se traduisent souvent pour l’avenir par un surcroit de dépenses nouvelles. Dans plusieurs départements, les conseils généraux en ont fait l’expé rience. Dans un but d’économie, ils ont voulu confier aux agents-voyers le service des routes départementales. Ati bout de quelques années, il leur a fallu renoncer à ce système : les rou tes étaient devenues impraticables, ou tout au moins leur état de viabilité ne répondait plus aux besoins de la région. On est bien vite revenu aux ingé nieurs et l’on a bien fait.! A mon sens, on commettrait la plus grosse des sottises si l’on prétendait soustraira à la direction des ingénieurs des Ponts et Chaussées les services de voirie. Selon moi, il faudrait au contraire leur donner la haute main, non seule ment sur les routes nationales, mais sur toutes les autres voies de commu nication. Je suis, plus que personne, d’avis que la fusion des services de voirie s’impose et que la centralisation de ceux-ci doit être faite dans les mêmes mains, tant dans l’intérêt de la bonne gestion des finances que dans celui des citoyens. Mais je crois que c’est à l’Ingénieur en chef départemental qu’il faut confier la direction de ces services, et non à un autre, les ingénieurs d’arrondisse ment restant chargés, sous ses ordres, de la surveillance et de l’exécution des travaux. Ce régime a été mis en pratique dans quelques départements et tout le monde s’en est bien trouvé. Maintenant que l'Ingénieur ait son chef rue de Grenelle ou place Beauvau voilà qui n’intéresse que des Viette ou des Loubet. Maurice MarcR....

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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