Extrait du journal

' lutte» oratoire» un certain tour acadé* miqne, une réserve voulue, un amour exa géré des sous-entendus ; ils s’imaginent qu'ils parlent devant la cheminée d’un salon ; ils oublient que l’acoustique est différente dans une grande salle de Parlement, que les effet» oratoires y sont d’an autre ordre et ne sauraient être mesurés au même dia pason. D’ailleurs, à quoi leur sert de convaincre l’auditoire? Ont-ils conquis les sympathies | de U majorité, entraîné les coeurs, obtenu i un vote.... — hélas, triomphe inutile ! Le gouvernement quoique vaincu reparaît bientôt en maître ; l’ouvrage péniblement accompli par l’opposition sénatoriale est dé fait en un instant; voici bien vite un décret qui remet tout en question, ou plutôt qui tranche toutes les questions, qui les résout sans réplique possible. Les suffrages des représentants du pays ne sont rien devant la volonté tyrannique de ceux qui commandent, qui font exécuter leurs ordres et qui, à la fin, poussent le cy nisme jusqu’à s’instituer eux-mêmes juges en leur propre cause. En toute occasion et partout il en est, il en sera, il en doit être de même : le Sénat le sent si bien, que l’opposition qu’il tente pa raît être d’un caractère purement platoni que. - — Les orateurs qui la dirigent ne manquent point à leurs devoirs ; ils parlent avec toute l’éloquence dont ils sont capables ; ils pro testent avec toute l’énergie que leur ont laissée les années et l’expérience. Mais on s’aperçoit qu’ils doutent du suc cès, qu’ils n'y croient point, qu’ils plaident sans espoir et seulement pour l’acquit de leur conscience. Les intransigeants, qui sont logiques, trouvent que, dans de pareilles conditions, la Chambre haute n’a pas sa raison d’être et ils en réclament violemment l’immédiate suppression. Malheureusement, pour arriver là, il fau drait réviser la constitution ; pour réviser la constitution, il faut réunir la Chambre et le Sénat; celui-ci serait à la fois juge et partie, et on obtiendrait difficilement de lui une abdication définitive. Que voulez-vous? On n’aime pas à signer d’avance l’acte de son propre décès. Les opportunistes,s’ils étaient conséquent» I...