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Le Petit Caporal, 11 juin 1883

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Le Petit Caporal
11 juin 1883


Extrait du journal

d’être assez fort pour la soumettre à des lois fécondes. Ni anarchie, ni réaction, voilà le pro gramme. • Que tous ceux qui sont à la tête des clin’êréntes fractions de l’armée conser vatrice s’y rallient hautement, sans ambages, comme ils se sont ralliés au tour du même drapeau sur les champs de bataille de 1870et la victoire est cer taine. Mais s’ils tardent encore, s’ils écou tent tels ou tels intérêts de famille et leurs goûts personnels au lieu d’écouterla voix de la patrie qui les implore, bientôt il sera trop tard pour la France, il sera trop tard pour eux. La révolution, au lieu de venir d’en haut, partira d’en bas et, délivrés de la république, nous n’irons à la monar chie qu’en passant par la Commune. A bon entendeur salut. Si c’est cela qu’on désire, on pourrait bien être promptement satisfait; Mais nous aimons mieux croire qu’on épargnera ces désastres à notre pays déjà si malheureux et qu’on s’entendra pour renverser le gouvernement qui proscrit les magistrats et les prêtres avant d’avoir celui qui les fusille. Railler la république en savourant un verre de chartreuse , répéter : Tout va mal ! en faisant une partie de lawr' tennis, ce n’est pas remplir ses devoirs de Français. Nos fonctionnaires trouvent moyen d’être encore plus ridicules qu’odieux et la moquerie est de bonne guerre ; on l’a bien vu, le 8 juin, à la Chambre. Mais la moquerie ne suffit pas. Il est permis de rire de cette stupide municipalité d’Agen, de ces vandales du Lot-et-Garonne, qui veulent conver tir un chef-d’œuvre du quinzième siècle, une cloche de bronze aux armes de France et ornée de tête d’échevins, en un buste de la république. Mais il vaudrait mieux les empêcher d’accomplir cette sotte et brutàle action. Et d’ailleurs, n’avez-vous pas assez ri pendant que les radicaux jetaient toutes les grandeurs, toutes les riches ses, tout le passé de la France dans le moule d’où la république est sortie? L’heure est grave ; redevenez sé rieux. Je ne crains rien pour les principes et je ne tremble pas pour la monarchie. Je'tremble pour la France et pour vous. Si vous ne vous entendez pas au plus vite pour guider le peuple dans la bonne route, la populace vous dictera des lois. MONSIEUR DIMANCHE....

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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