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Le Petit Caporal, 12 mars 1888

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Le Petit Caporal
12 mars 1888


Extrait du journal

J’ai connu autrefois dans les Vosges un brave homme qui s’appelait Claude. D’abord simple ouvrier, puis contre maître aux tissages de Saulxures, ii était devenu, après la mort du chef de ces importantes usines, le conseil et l’associé de la veuve de celui-ci. M. Claude était un travailleur et il a rendu de vrais services à l’industrie locale. — Une réelle intelligence des choses de son mé‘ier suppléait chez lu à Instruction qui faisait defaut. Enfin il était doux et serviable, ne reniant point son origine plus que mo deste, et répandant volontiers le bien autour de lui. Certain jour quelques déclassés du pays persuadèrent à ce commerçant qu’il était marqué pour un rôle politique. On flatta son amour-propre de par venu, et voilà mon tisseur se réveillant républicain sans savoir au juste ce que ce mot pouvait bien signifier. Possesseur d’une très grosse fortune, les amis ne lui manquèrent pas. En 1871 on le nommait député ; plus tard on l’installait au Sénat. Il n’en resta pas moins ce qu’il avait toujours été, c’està-dire un homme tranquille, soucieux avant tout de diriger ses affaires honnê tement et avec profit. M. Claude avait acquis une certaine popularité dans son département. — Je reconnais qu’à certains points de vue il la méritait. Aussi sa mort a-t-elle causé des regrets dans son entourage, et les conservateurs vosgiens eux-mêmes ontils tenu à rendre les derniers devoirs à l’industriel utile à sa région. Leur présence à ses obsèques était le plus bel éloge que l’on put faire du sé nateur défunt. S’il avait entendu il y a huit jours les balivernes que M. Ferry débitait sur son compte, son ahurissement eut été com plet, je vous assure. Chaque fois que le Tonkinois rentre en scène, c’est pour dire des sottises. —...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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