Extrait du journal
Si j’avais pu hésiter une seule minute à penser que les royalistes avaient fait fausse route en publiant leur fameuse déclaration, je n’aurais eu qu’à lire les commentaires dont elle est l’objet dans la presse pour être fixé. j’ai toujours remarqué en effet que l’on était couvert de fleurs par ses ad versaires toutes les fois que Von corn mettait une sottise. Or, il suffit de par courir les feuilles républicaines pour se rendre compte que les quarante membres de le droite royaliste qui ont excommunié le pape ont fait une détes table opération. Ce n’esUpas, au moins, qu’en ce qui me concerne je trouve quelque chose à reprendre dans les termes de la dédlaration. Je déclare sincèrementqu’elle me semble très digne et conçue dans une forme excellente. Mais je lui trouve un défaut capital ; elle est aussi inop portune que possible et elle est appelée, à mon avis, à produire une nouvelle division dans les rangs du parti con servateur. Si Von veut connaître mon sentiment complet, j’ajouterais qu’à mon point de vue personnel je n’attacbe à tout cela qu’une importance secondaire. Quand je critique l’acte des quarante, je me mets bien entendu à leur place et je ne puis alors m’empêcher de leur crier qu’ils ont mal choisi leur mo ment. Après l’émotion causée dans le monde catholique par l’encyclique et par la lettre du Souverain Pontife, il eut été, ce me semble, plus habile de la part des royalistes, de ne point faire de bruit. Il fallait laisser au temps le soin de faire son œuvre, c’est-a dire d’apaiser les dissentiments inévitables qui de vaient se produire au sein du parti. Aujourd’hui, après la déclaration des quarante, le désaccord est complet et il n’est pas près de s’effacer. Les catholiques purs, quels que puis sent être leurs sentiments politiques intimes, se croient obligés d’obéir aux injonctions du Saint-Père, et les roya listes quand môme paieront, qu’on en soit sûr, les frais de leur imprudence. Malheureusement la politique ne vit pas toujours de logique et les roya listes, pour avoir oublié celte vérité, auront, je le crains pour eux, désagrégé les forces qu’ils possédaient encore dans le pays. Ce n’est pas, je le répète encore, que les quarante ne soient pleinement dans le droit et dans la raison. Pour tout esprit qui veut se donner la peine de réfléchir, il est évident que le pape en intervenant dans les affaires intérieures de la France s’est môle de ce qui ne le concernait point. S’il lui appartient de décréter souve rainement en manière de dogmes, on ne saurait admettre que son infaillibité s’étende aux choses en dehors de la religion. Pour moi,j’estime que quand le Saint Père fait de la politique, il est sujet à erreur comme le premier particulier venu....
À propos
Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.
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