Extrait du journal
LES ÉLECTIONS BELGES 11 faut rarfois regarder plus petit que soi, dit le proverbe. Souvent en effet le bon exemple est donné par les humbles et les faibles. Ce qui a lieu dans la vie se produit également en politique. — Lorsque cer tains grands peuples semblent prendra à tâche de détruire leurs forces vives en adoptant les doctrines les plus perni cieuses, d’autres, modestes, sentent le besoin de réagir contre les tendances funestes qui ruinent une nation. En France, voilà dix années et plus, que le jacobinisme règne sous des for mes diverses, avec son cortège de turpi tudes et de sottises. Voilà dix années que le gouvernement est entre les mains d’hommes dont le seul souci est de s’en richir aux dépens du pays. Voilà dix années que de sinistres farceurs traitent les honnêtes citoyens comme gens taxa bles et corvéables à merci. Et nous étions arrivés à un degré d’a vachissement si complet, tellement habi tués à être battus, que nous tendions, sans mot dire, le dos aux coups de ces gredins. Depuis quelque temps, il est vrai, une réaction s’opère contre les corbeaux de la république. Le peuple relève la tête, et sa voix souveraine a déjà lancé à nos gouvernants une première sommation. Mais je me demande si ce mouvement, — que le patriote doit seconder de toutes ses forces, — triomphera de l’apathie générale. Une nation qui s’abandonne aux uto pies des sectaires et quitte les voies du sens commun, doit faire, pour se rele ver, un effort surhumain. — Au con traire celle qui demande son émancipation aux idées de raison et de sage liberté, progresse nécessairement et devient chaque jour plus puissante et plus res pectée. Voyez ce qui se passe en Belgique, où des élections viennent d’avoir lieu pour le renouvellement partiel de la Chambre et du Sénat. Le parti conservateur a remporté une éclatante victoire. Dès le premier tour de scrutin, le cabinet est assuré dans le Parlement d'une majorité considérable, que les ballottages augmenteront d’une façon sensible. Les libéraux sont battus à plate cou ture, et plus complète encore est la dé faite des progressistes révolutionnaires, dont les candidats n’obtiennent qu’un nombre infime de suffrages. Ces résultats sont dus à deux causes : — au bon sens du collège électoral d’a bord ; — à l’attitude du gouvernement ensuite. Je dis que les électeurs belges ont fait preuve d’un grand bon sens en votant pour les candidats conservateurs. — Il leur a suffi de regarder de notre côté pour être dégoûtés à jamais de la répu blique, des républicains et des doctrines qui conduisent à ce régime néfaste. Les libéraux de Belgique s’appellent en France les opportunistes. Comme ceux-ci, ils font de la politi que plus souvent à leur profit personnel qu’en vue des intérêts de leur pays. Comme eux encore, ils combattent, sous...
À propos
Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.
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