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Le Petit Caporal, 17 juin 1899

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Le Petit Caporal
17 juin 1899


Extrait du journal

mêmes des agents officiels du gouver nement que nous transcrivons avec une profonde douleur, avec une étreinte angoissée Donc, la République est hostile à l’armée. Le doute n’est point permis à cet égard. La question qui se pose maintenant est celle de savoir si l’armée, rendant le bien pour le mal, aime le gouver nement? Je reconnais que des esprits modérés épris de la paix, sages et pondérés, estiment que, plus l’armée est fouaillée, couverte de crachats, traînée dans la boue par le gouvernement, et plus elle adore le gouvernement. Ce serait l’histoire de la femme qui aime à être battue par son mari. Il est certain que l’attitude respec tueuse que depuis deux ans, elle con serve devant le Pouvoir ; que la pose agenouillée dans laquelle elle se com plaît devant ce maître insolent et ra geur, peuvent donner raison à ceux qui la croient incapable d’aucun réveil patriotique. Beaucoup d’hommes du gouvernement qui ont usé leur bottes et leurs mains à flagel ler l’armée et leur salive à la salir, sont de cet avis et estiment qu’ils peu vent aller jusqu’au bout dans ce que leur inspire la fureur qui les anime contre la grande torturée... Ceux-là veulent que la revue du 14 juillet ait lieu cette année. D’autres républicains, au contraire, se rappelant l’exemple des belluaires dévorés un jour par leurs lions qu’ils avaient exaspérés par leurs mauvais traitements, ont peur et se tiennent prudemment derrière les barreaux de de la cage, se demandant s’il serait bien prudent de faire sortir l’armée de ses casernes le 14 juillet sur tout le territoire de la France. Ce n’est pas impunément, en effet, que, comme dimanche dernier, on de mande à des soldats de marcher la main dans la main avec des repris de justice payés 5 francs la journée pour acclamer M. Loubet et pour frapper les citoyens honnêtes. Il peut arriver un moment où les soldats se diront : « C’est tout de môme drôle qu’on nous fasse charger ceux qui nous aiment et qu’on nous fasse protéger ceux qui nous haïssent. Faudrait, pourtant, voir peut-être à ça... » Déjà, ils constatent que leurs chefs les plus aimés, les plus glorieux, Mar...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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