Extrait du journal
LA .POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE Nous ne Comprenons point et nous n’approuverons jamais une politique qui consiste à sacrifier les intérêts et l’honneur de la France à des haines politiques. Neus pouvons détester profon dément la république et les hommes qui la gouvernent, mais nous ne prête rons jamais les mains à des manœuvres qui, pour abattre ce triste gouverne ment et les politiciens incapables qui conduisent les destinées du pays, ris quent de compromettre notre bonne réputation et de nuire à nos droits les plus légitimes. La France, grande et respectée autre fois, a une situation à reconquérir. Sans vouloir qu’elle en arrive à offusquer ses voisins par sa puissance, on peut toutefois souhaiter qu’elle pèse dans la balance, ën regard des autres nations, d’un poids plus considérable, et que sa voix retrouve l’autorité qu’elle avait naguère. Les désastres de 1870 nous ont con traints, dans les affaires européennes, à une prudence dont le patriotisme bien entendu nous fait un devoir ; la Prusse attentive nous guette, prête à saisir aux cheveux la première occasion fa vorable pour nous chercher noise. Il nous faut agir avec 5 la plus extrême circonspection tant que nous ne serons pas à même de reprendre par la force ce que la violence nous a ravi. Faut-il, parce qu’en Europe nous sommes réduits à une impuissance provisoire, cesser de nous croire une grande nation respectée dans le monde entier ? On peut penser comme nous que la république est la principale cause jle notre faiblesse, et qu’avant tout, par mesure de patriotisme, il con viendrait de se débarrasser de cet odieux gouvernement. Mais, parce que nous ne pouvons, pour le moment, ob tenir le maximum qui serait la dispari tion de ce gouvernement de malheur, devons-nous nous refuser à poursuivre le minimum, c’est-à-dire le maintien de l’influence du nom français là où autre fois il était l’objet du respect le moins incontesté ? Une nation qui cesse de s’agrandir matériellement ou moralement est une nation condamnée fatalement à la dé croissance. C’est là, pour nous, une con viction absolue. C’est dire que nous ne sommes point en principe les ennemis d’une politique d’agrandissement colonial. *~ Nous ne sommes pas de ceux qui trouvent que tout ce que fait le gouver nement est mal, parce que le gouverne ment a l’étiquette républicaine. Il serait triste pour notre pays que le patrio tisme fût l’apanage d’un seul parti. En tout cas, nous n’imiterons jamais les républicains et les orléanistes qui applaudissaient, en 1870, aux désastres de notre armée, pour ce motif que le gouvernement de la France était l’Em pire ; et le nom de ce malheureux Vitet disant que la perte de deux de nos plus belles provinces était compensée par...
À propos
Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.
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