Extrait du journal
sérieux de conduite, cet amour au cœur de la patrie française qui faisaient en môme temps sa force et sa consola tion suprême sur la terre d’exil. Habile à tous les exercices du corps, montant et assouplissant des chevaux indomptables, c’était un soldat fran çais dans toute l’acception du mot. Il en avait le courage : il en avait aussi la bonne humeur, la gai té et l’entrain. Cependant il était, malgréson âge, un homme politique de premier ordre. A la mort.de l’Empereur, il avait pris la di rection du parti Bonapartiste avec une sûreté de main bien remarquable chez un jeune prince. C’est que, messieurs, l'exil vieillit les hommes, elle hâte leur maturité et peut faire d’un tout jeune homme un homme d’Etat, sachant se commander à lui-même et prêt à com mander aux autres. Déjà, nous prévoyions le jour où toutes ces merveilleuses qualités al laient être mises au service de la I*rance, lorsque Dieu, dans ses impé nétrables dessoins, l'enleva à notre amour et à nos espérances. Vous savez dans quelles cruelles circonstances ! On n’a pas impunément dans les veines du sang des Napoléons. Depuis longtemps le Prince voulait faire acte d’énergie ; il voulait être soldat. Il se savait, en quelque sorte, le fiancé de la France. Il pensait la conquérir et se rendre digne d elle en allant chercher des lauriers sur les champs de ba» taille. Il résolut de demander à l’Angle terre, qui lui donnait depuis des années une si noble hospitalité, l’autorisation de se battre parmi ses enfants. Je dis « se battre ». Il n’aurait pas convenu à notre Prince de solliciter la faveur d’entrer dans un régiment pas sant doucement sa vie en quelque bonne et grasse garnison de province, Ce qu’il lui fallait, à lui, c’était la fièvre du combat, l’enlvrenv nt de la bataille, la mort qu’on donne, au risque de la mort qu’on peut recevoir, mais qu’on reçoit en héros I Lo 1* ■ juin 18/9, au Zululaud, le Prince impérial mourait, criblé de blessures, toutes reçues par devant, ayant vendu chèrement sa vie. Il mourait pour la gloire du nom des Napoléons et pour la civilisation, ayant dans les yeux comme dernière et suprême vision la Patrie Française 1 Depuis ce temps, qu’avons nous vu en France? Messieurs, si notre Prince impérial est mort ; l’idée impérialiste, elle, n’est jamais morte ! Elle est de meurée plus vivante que jamais. C’est qu’il y a des hommes de devoir et de courage, comme vous, comme notre ami Henry, qui continuent la lutte pour la défense des droits imprescrip tibles du peuple et pour le respect du suffrage universel. Aujourd’hui même, I parmi nous, nous avons la joie de pos-1 séder M. Millier, président de la Société Ç Impérialiste de St Nicaise de Reims, l’une des plus anciennes de France. Lui également est un vaillant et un dévoué 1 C’est , une pensée salutaire et pieuse qui nous a fait nous réunir en ce banquet patriotique pour glorifier notre prince mort et pour rendre hom mage à Henry, un des plus modestes et des plus fermes soldats de la cause démocratique. Pendant de longues an nées, Henry a été président de votre Comité, 11 en est aujourd’hui président d’honneur. Toujours il a montré un...
À propos
Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.
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