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Le Petit Caporal, 20 janvier 1907

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Le Petit Caporal
20 janvier 1907


Extrait du journal

Vers quelle nouvelle folie allonsnous ? Le gouvernement vient d'annoncer qu’il présenterait aux Chambres un pro jet de loi portant abrogation des arti cles 414 et 415 du code pénal. C’est un dangereux cadeau à faire au parti collectiviste. Ces deux articles, visant toute attein te au libre exercice de l’industrie, dé fendaient le peu qui nous reste de la liberté du travail. Suivant l’expression de Waldeck-Rousseau, si un ouvrier voulait travailler alors que ses camara des décidaient ou imposaient la grève, les articles 414 et 415 étaient là pour permettre à l’autorité de lui faciliter le chemin de l’usine. Demain, lorsque le parlement aura jeté bas ces dernières barrières, il n’y aura plus que le droit commun pour réfréner les déchaînements de la bête humaine. Le droit commun, que fera-t-il au milieu des surexcitai ions et des violen ces où se complaisent les foules grisées de rêves et d’utopies ? Comment, dans ce débordement d’en vieuses colères qui submergent les consciences et noient les individualités, trouvera-t-il l’auteur de telle ou telle brutalité ? Et pourquoi celui qui a levé le bras et frappé serait-il plus coupable que ses voisins qui, en faisant le cercle autour de la victime, ont permis l’acte répréhensible ? Que fera-t-il, le droit commun, de vant les barrages humains qu’opposent les partisans de la grève à ceux qui veulent travailler ? Si Von veut rester dans l’équité,” droit au travail doit être défendu com te drojt à la grève. Avec la suppression des articles 414 et 415, il n’y a plus de défense possible pour le travail. La for ce publique est désarmée : elle devra laisser faire. Et devant la lutte devenue impossible où irons-nous ? A l’abandon des chantiers, à la fermeture des usi nes. Dans le grave débat qui va décider de cet avenir gros de danger, je veux croire que les calculs politiques et les intérêts de parti resteront à l’écart. Chacun sera de bonne foi et n'aura qu'un but : servir la cause de la démo cratie....

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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