Extrait du journal

Lorsque le vicomte eût connaissance de ce décret, son premier mouvement fut de se remettre immédiatement en route pour sa province, mais il était déjà trop tard ; les biens séquestrés venaient d'être ven dus sous la dénomination de biens natio naux. Il ne lui restait rien de sa fortune pas sée. Rien qu’un immense désir de se venger de la république qui l’avait réduit à la plus triste condition. La Vendée commençait à se soulever, 8.000 paysans du district de Chùtillon-surSèvre, sous les ordres de Baudry d’Asson, gentilhomme du pays, prenaient les armes. Le vicomte passe en Vendée pour se joindre à eux. Lucienne avait alors quatorze ans, c’était une jolie personne, grande, élancée, avec de beaux cheveux blonds et des yeux de velours, noirs fins et doux tout à la lois. L’enfant était résolue, elle signifia à son frère que, s’il était décidé à rentrer en France pour se battre, elle y voulait ren trer aussi et partager les hasards de sa vie de soldat. (A suivre.)...