Extrait du journal
vertu et il avoue qu’il a encore envoyé ce matin un stock de demandes aux divers mi nistres, demandes qu’il recommande chaude ment. (Rires.) Si la Chambre n’approuve pas son interpel lation, il continuera à appuyer toutes les de mandes qu’il recevra et il fera moins souvent partie des commissions afin de pouvoir taire ce'les de ses électeurs (nouveaux rires). Il estime cependant qu’il serait temps de mettre un terme aux abus des recommanda tions qui profitent souveat aux réactionnaires. Cela n’empêcherait pas un député d'interve nir pour la réparation des injustices qui lui seraient signalées. Un député peut parfaite* ment appeler l’attemtion du ministre de la guerre sur un soldat blessé qui a droit à un secours mais il ne devrait pas solliciter des congés ou des faveurs. Les électeurs demandent toutes sortes de choses oux députés. Celui-ci sollicite un em ploi qr.i, dit-il, lui est nécessaire pour se ma rier. Celui là demande autre chose. L’orateur a reçu une lettre d’nn magistrat qui sollicitait de l’avancement et qui a accompagné sa lettre d’une caisse de pruneaux (rires). L’orateur a envoyé la lettre au ministre et a renvoyé les pruneaux à l’électeur. M. Robert Mitchelll a reçu une lettre d’nn électeur qui le priait de faire les démarches nécessaires pour lui faire obtenir une place de victime du 2 décembre. M. Robert Mitchell dit que cette lettre a été envoyée à un autre de ses collègues qui a ré pondu qu’on ferait droit à cette demande à {la prochaine vacance. L’humoristique député de la Creuse rappelle que M. Allain Targé, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, avait déclaré aux commissaires de police qu’il leur interdisait de se faire re commander par les hommes politiques. M. Waldeck-Rousseeu avait antérieurement adressé à ces fonctionnaires une circulaire analogue interdissent les soll citations, ces circulaires étaient excellentes car il y a là des abus qu’il faut extirper. Malheureusement, malgré les circulaires, il y a des hommes qui, à force d'intrigues et de recommandations, ont obtenu des avancements non justifiés. Ce système constitue un élément de corruption électorale car en faisant nom mer quelques fonctionnaires le député qui re présente un tout petit arrondissement est certain de se faire nommer. Pour échouer dans ces circonstances il faudrait être ou un imbécile ou un honnête homme. Les masses populaires sont cependant pro fondément honnêtes. Elles renonceront à la pratique de ces abus. En obtenant ce résultat, la Chambre aura rendu un grand service au pays. Réponse de M. Loubet M. Leubet, président du Conseil, dit qu il éprouve un grand embarras à répondra à M. Counet a indiqué un mal, mais il n’a pas indiqué de remède. Il n’a pas prouvé d'ail leurs que, grâce aux recommandations, des injustices aient été commises. Le gouverne ment considère comme des indications les recommandations des députés, mais il n ac corde les avancements des fonctionnaires que d’après le mérite de chacun. Cette étrange déclaration est accu-i lie par des applaudissements. M. Le Provost de Launay M. Le Provost de Launay dit qu’il comptait apporter des faits à la tribune, mais comme ces faits relèvent du ministère de la justice et ane le garde des sceaux est absent, il les résdrve pour une autre circonstance. Il peut cependant citer un cas spécial. Un vieux soldat, receveur buraliste, a été pendant la même eeanee du conseil général révoqué et replacé. On l’avait révoqué pour donner sa place à un autre et ou l’a replacé pour éviter des réclamations. La discussion générale est close ainsi que l’incident, aucun ordre du jour n’étaut pro posé. t,a banque de France Cette petite comédie terminée, la Chambre aborde enfin la dissuesion du projet de loi relatif à la prorogation du privilège de la Banque de France. M. Cbiché dit qu’une fonle de questions du plus haut intérêt sont inscrites à l’ordre du jour. Ces questions risquent de ne pas aboutir si on accorde un tour de faveur au projet de lei sur la Banque de France. Ce pioiet de loi n’est pas argent puisque le monopole ne doit venir à échéance que le 31 décembre 1897. Pourquoi alors cette hâte fébrils ? Ou dirait que le ministre des finances a voulu arrêter à son origine le mouvement d'opinion qui commençait à se produire, on dirait qu’il a oublié le rôle antipatriotique joué par la Banque de France on 1870, au moment où, regorgeant d’or et d argent, elle refusait de faire une avance de 100 mil lions à la patrie. L’année terrible a été pour elle une année d’abondance. M. Bur T eau.dans son rapport, faisait un éloge pompeux du rôle ne> la Banque de France en 1870, M. le ministre de* finances va plus loin. L’un et l’antre se trompent. La Banque de France en 1870 n’a fait que sauvegarder ses intérêts. A vent de proroger son monopole, il faut consulter le suffrage universel....
À propos
Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.
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