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Le Petit Caporal, 27 janvier 1907

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Le Petit Caporal
27 janvier 1907


Extrait du journal

La Chambre a discuté, luidi dernier, une proposition de loi qui modifierait le régime en vigueur à l’égard des alié nés. M. Dubief, son rapporteur, dit que la loi de 1838 avait oublié de comprendre les buveurs au nombre des aliénés cri minels. C’est une laicune en effet, au jourd’hui que l’alcoolisme monte com me une marée envahissante et est de venue une menace permanente pour la société. Il s’étonne qu’il n'y ait pas encore en France, comme dans d’autres pays, d’asiles spéciaux pour les buveurs où l’on soignerait ces malades. Il en appelle à l’autorité des médecins Les plus compétents, pour étudier les phases de ce qu’i nomme une « maladie de la volonté » et qui excite le malheu reux à boire, à boire toujours, ce qui peut l’amener à voler ou à tuer d’une façon inconsciente. Une fois interné pour un fait de ce genre, il est sevré de son hideux penchant. Mais au bout de quelques jours, s’il paraît guéri, on le remet en liberté. C’est une grande imprudence lorsqu'il s’agit d’un buveur dont l’habitude est devenue chronique ; car il ne tardera pas à recommencer. De là, pour lui et pour d’autres, une série de crimes épouvantables dont les gazet tes locales sont pleines et qui auraient pu être prévenus si on avait montré ifoue prudence en retenant à l'asile quelques semaines de plus l’alcoolique ou le malade. En effet, on ne saurait trop se mon trer prudent en conservant dans ces établissements ces sortes d’aliénés aussi longtemps qu’il est possible, et les y faire rentrer toutes les fois qu’ils seraiient rencontrés de nouveau en état d’ivresse. C’est le moyen de préserver sa fem me, ses enfants, la société de crimes, non seulement possibles mais certains. Seulement, l’honorable rapporteur nous semble pair trop généreux envers l’aliéné alcoolique, en dénommant son vice : « la maladie do boire ». Pourquoi cet euphémisme en présence des crimes que sa passion engendre ? Et pourquoi* aussi bien, en fait-il un criminel irresponsable 7 M. Joseph Reinach n’est pas de son avis et nous estimons qu’il a cent fois raison. I Voici les intéressantes indications qu’il fournit au Parlement : Nous nous trouvons aujourd’hui,...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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