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Le Petit Caporal, 28 mars 1882

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Le Petit Caporal
28 mars 1882


Extrait du journal

gneusement de ces comparaisons fans ses qui vous feraient habiller un espah gnol avec les fourrures du suédois, ut q i lapon en piqué blanc. La race latine sent vivement l’injure. 11 y a, <1 an s les lenteurs de la répres sion judiciaire, une attente insuppor table à son esprit. Les membres de cette famille humaine n’admettent guère la temporisation dans la vengeance. En Espagne, en Italie, le couteau entre en jeu séance tenante. Chez nous, qui vivons déjà plus au Nord, la savate et le coup de poing ne sa font guère attendre. Ces armes rapides des. classes inférieures ont, pour reflet immédiat, dans les sphères plus élevées, le duel. 11 est évident, d’ailleurs, qu’il existe toute une catégorie d’injures que la loi se déclare impuissante à réprimer. Pour ne prendre que deux exemptés, le soufflet, la plus mortelle injure qu’un homme puisse faire a un autre, est-il puni de manière-à établir une juste pro portion entre l'offense et le châtimentI Suis-je armé, la loi à la main, contre une lettre d’insultes qui m'est adressée sous enveloppe cachetée î Dans ces doux cas, je me fais justice moi-même. Mais comme je ne suis pas un lâche, comme je ne frapperai pas un ennemi désarmé, jo le prévient!, j a lui épée, et je lui dis : Défends-toi. Voilà le duel. Et il me semble difficile de trouver en pareil cas une autre solution qu’un comT bat singulier. D’autre part, la justice entraîne un mal inévitable : mal bien petit, si on le met en balance de ses immenses bien faits ; mal qui est la plus grande des ga ranties d’équité. C’.est la publicité. Tant qu’il s’agit de contestations d’in térêt, il importe en général assez peu que le public soit mis au courant de nos affaires. Ces sortes de causes sont arides à lire, et l’étalage de misères d’argent devant le public n’a jamais effrayé les plaideurs. Mais il en est tout autrement dans ces débats pénibles où se trouvent en jeu l’honneur d’un nom, l’avenir et le passé...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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Données de classification
  • bert
  • brighton
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