Extrait du journal

— Mais, vous répondra-t-on, si cela signifiait quelque chose, jamais vous ne pourriez être unis. C’est parce que dans le boulangisme il n’y a rien qu’il y a tout. Vous, bonapartistes, vous y voyez l’avènement d’une dictature militaire, qui vous rendra la bonne petite centralisation impériale avec ses grasses sinécures ; vous, monarchistes, vous rêvez d’un nouveau Monk rétablissant l’ordre au profit de son roi ; vous, républicains, vous espérez la fin du bavardage parlementaire, et une organisation démocratique; vous, socialistes, vous contemplez le lever de l’aurore de la justice dans ce monde ; vous, cléricaux, vous devinez le pouvoir fort qui protégera l’Eglise. A tous, en un mot, apparaît l’accomplissement de leurs désirs. Le boulangisme est semblable à la lunette du conte des Mille et une nuits : il suffit d’y mettre un œil, et de souhaiter quelque chose ou quelqu’un ; aussitôt, ce que vous avez souhaité surgit devant vous....