Extrait du journal

saccagèrent et y mirent le feu; la nourrice mourut en voulant sauver son enfant et son nourrisson; l’intendant et les deux entants disparurent. Cependant, au moment où le vieux marquis allait émigrer, son fils lui fut remis par un inconnu qui lui upprit les désastres survenus après son départ. Le jeune marquis de Châtelneuf grandit et se maria en Angleterre, eut un fils et rentra en France à la suite des Bourbons. Il avait alors vingt-huit ans. Il reçut sa part de l’indemnité des émigrés, en dissipa la plus grande quantité, et veuf, vint enfin échouer, en 1830, sur ce com de terre, son dernier refuge. C’est lui que nous voyons, vieillard, expier les fautes qu’il n’a pas commises, et regretter les grandeurs qu’il n'a pas connues. Le curé touchait presque aux limites de son automne. Il était de grande taille; ses cheveux, plus gris que noirs, encadraient un visage o-seux, sévère, mais rendu sym pathique par la plus évangélique bonté. ' La politique était entre les deux amis une inépuisable source de discussions et de dissensions. M. Lupicin abusait trop des privilèges de l’âge et de l’amitié, mécon naissant même le respect qu’il se devait à lui-même, tandis que son commensal res tait calme comme la force, fort comme le droit, patient comme la raison. On se boudait quelques heures ; mais obéissant à l’habitude, poussé par le besoin qu’éprouve l’homme d’u ue société, de même qu’il faut à l’être le plus volontaire une contradiction, le vieillard faisait quelques hautaines avances, et le curé, fidèle à sa mission de miséricorde, ne savait pas gar der rancune; la paix se signait ainsi qu’elle avait été rompue, sous la tonnelle, les car tes à la main. C’est que des liens plus respectables que ceux de l’habitude unissaient la pauvreté volontaire, et parlant indépendante, du . J - »- ’ ' > *. U . .....